Cette colle n'étant pas disponible en France et impossible à importer, j'ai utilisé en substitution la colle Araldite époxy bi-composant dont la référence de la résine est AW106 et celle du durcisseur HV953U. Les caractéristiques constructeur sont données ici. La résistance au cisaillement d'un collage aluminium sur aluminium à 23 degrés est de 2.6 daN/mm2 (26 Mpa).
Cette colle multi usage est moins résistante que celle de référence 420 spécifique aéronautique (équivalente à la REDUX). Dans la notice ci-contre, la résistance au cisaillement à 22 degrés est de 3.5 daN/mm2. l n'y a pas les caractéristiques de collage bois sur bois.
La photo 1 montre l'ensemble des accessoires nécessaires au collage. Il faut disposer d'une balance précise au dixième de gramme.
Pour tester la rigidité de cette colle j'ai réalisé l'éprouvette en Pin d'Oregon décrite figure 1. Son épaisseur est de 19 mm. Cette éprouvette a été collée à la température de 20 degrés et j'ai attendu 8 jours avant d'effectuer le test de rupture. Pour que le test soit concluant, il faut que le bois casse avant la colle. La pièce est introduite dans un étau, et on serre jusqu'à qu'à casser la pièce. On peut voir sur les photos que le bois à cédé avant la colle (voir photo 2).
Cette colle est vendue en pot de 1 kg pour la résine et 800 gr pour le durcisseur. Le mélange fait appel à la même quantité en volume de résine et de durcisseur. J'ai réalisé le mélange en pesant chacun des composants.
La procédure est la suivante :
- On divise la quantité totale de colle à préparer par 1,8.
- On obtient alors la quantité de résine, que l'on multiplie par 0,8 pour avoir la quantité de durcisseur.
Soit, par exemple, à préparer 36 gr de colle. On mélangera 20 gr de résine (36/1,8) avec 16 gr de durcisseur (20x0,8).
J'ai utilisé des fonds de bouteilles en plastique pour préparer la colle. On recueille la colle (résine ou durcisseur) avec une cuillère à soupe que l'on fait tomber dans le fond de la bouteille posée sur la balance avec une spatule en bois. On essuie minutieusement la cuillère (à l'eau chaude) en passant de la résine au durcisseur pour ne pas polluer les pots de colle.
La colle est enduite sur toute la surface de la pièce à l'aide de la spatule en bois. Cette opération conduit à une couche trop épaisse que l'on réduit en lissant avec la spatule. Un couteau de plâtrier est utilisé quand la surface est importante (âmes des longerons par exemple).
Il faut étaler suffisamment de colle pour que celle-ci flue sur tout le pourtour de la zone encollée lors de la mise sous presse, mais sans exagéré la quantité. Il ne faut pas presser fortement ce qui ferai fuir toute la colle.
On procédera ainsi pour la mise sous presse :
- Dans un premier temps on met en place toutes les presses avec le serrage minimum pour que celles-ci tiennent en place. Ceci conduit à commencer à faire fluer la colle.
- Puis on resserre une seule fois toutes les presses sans exagérer la pression. La colle continue de fluer.
- On essuie enfin l'excès de colle.
Il est nécessaire d'avoir un serrage régulier et bien réparti. Un grand nombre de presse (quarante environ), est par exemple utilisé pour le collage du longeron.
Pour des bois durs, peu poreux (comme les semelles de longerons), il est conseillé de racler le bois avec une vielle lame de scie pour améliorer l'adhérence de la colle (brettage). On racle uniquement dans le sens des fibres.
Lors de la mise sous presse les pièces ont tendance à glisser si elles ne sont pas guidées (par des cales par exemple). Dans ce cas, il est nécessaire de repérer leur position lors du montage à blanc (c'est le cas des renforts en polystyrène des longerons).
Il faut protéger les gabarits et les cales qui servent au collage pour que la pièce encollé ne leur reste pas attachée. J'ai utilisé du papier cuisson anti-adhésif (genre papier Albal à surface anti adhérente). L'Araldite n'adhère pratiquement pas ce sur papier.
Le temps que met la colle pour sécher dépend de la température. Il faut impérativement que celle-ci soit supérieure à 18°. Il vaut mieux éviter d'utiliser cette colle quand la température de l'atelier est supérieure à 24° car le temps de manipulation diminue.
L'idéal est de travailler dans un atelier à 20 degrés et une fois la mise sous presse terminée de placer la pièce dans une étuve 24 heures à 30 - 35 degrés.
Certaines ferrures en aluminium sont encollées sur du bois et maintenue avec des boulons. Pour éviter une trop grande pression durant le séchage (ce qui ferait fuir toute la colle), on ne serrera les boulons au couple nominal qu'une fois la colle sèche.
Les pièces métalliques collées sont impérativement décapées. Cette opération consiste à utiliser une poudre ménagère récurrente avec un tampon récurent. On procède de la manière suivante :
- On mouille la pièce.
- On la saupoudre avec la poudre à récurer.
- On frotte énergiquement avec l'éponge.
Cette opération est répétée deux ou trois fois jusqu'à obtenir une surface complètement mate, signe que le métal a bien été mis à nu. On rince ensuite abondamment la pièce pour enlever toute trace du produit à récurer et on termine par un nettoyage au trichlore. Après le décapage les pièces ne sont plus touchées directement avec les doigts.
Les ferrures collées sont dans un premier temps peintes pour les protéger de la corrosion. Les parties encollées ne sont pas peintes car le collage doit se faire directement sur le métal mis à nu. Ces parties sont protégées par un ruban adhésifs pendant l'opération de peinture. La partie à encoller est décapée 10 minutes au maximum avant le collage.